LOUIS–FERDINAND CÉLINE

L'ÉCOLE DES CADAVRES

Le gouvernement du Reich a inauguré hier le canal Rhin-Danube commencé par Charlemagne.

Les Journaux, 31 octobre 1938.

À

JULIEN

"L'APOSTAT"

1938, Éditions Denoël, 179 p.

Céline démissionne du dispensaire de Clichy et, en 1938, compose un nouveau pamphlet pacifiste et antisémite, L'École Des Cadavres.

" Une verve emportée et un ton magnifique qui décourage les imitateurs, des pages bourrées de substance, éclatantes et lucides, assénées, virulentes, définitives. "

" L'École des Cadavres, c'était l'application à la France de la théorie du juif. Si jamais il y eu livre prophétique, ce fut bien celui là. Tout y est dit, tout y est nommé, prévu, écrit, annoncé dans les termes les plus clairs."

" C'était le grand cri d'alarme, le ‟ hola ˮ terrible qui aurait du arrêter tous les français sur la pente de la guerre. Il ne fut entendu que par les juifs. Et, vivement, le gouvernement fit une loi pour la protection des juifs. "

" Et l'on (…) migeota à Céline (…) un procès en correctionnelle. Et comme de bien entendu, [il fut] condamné. Bagatelles et L'École étaient interdits." (Denoël, le cahier jaune, 1 nov. 41)

L'écrivain est unanimement rejeté par ceux qui avaient encensé le Voyage. En mai 1939, le décret Marchandeau oblige l'éditeur à retirer de la vente ces deux pamphlets. (wiki)

" Quelques mois plus tard, la guerre éclatait... "

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Caltez avec vos parchemins !

Arrière ! Troubadours ! Luth ! Sornettes !

Oh ! Là ! Là ! Pirette ! Néfaste !

Au musée ! La honte !

L'attirail ! Pauvre peau de lapin ! Fripe ! Défroque !

Cervelle romancière ! Entendez-vous l'Ostrogoth !

843 !

Pourquoi pas Mathusalem !

C'est à se la dévorer vivante ! Quel bouffon ! Pouffons !

Il est trop drôle ! En vérité !

Ferdinand Luminal ! Scandale ! Vendu !

Le vampire d'Aix-la-Chapelle !

Douche ! Douche ! Charlemagne !

Oh ! Oh ! Oh ! Il est impayable ! Véritablement !

Aspersion ! Immersion !...

C'est curieux, moi, je ris pas du tout…

Je la trouve crépitante, embrasante d'actualité ma petite histoire du Débonnaire.

C'est le Tour de France, moi, qui me fait chier, avec ses étapes en mélos, ses apéros dithyrambiques.

Je le trouve morne, ampoulé, rampant le Tour, poudreux, fadasse, archaïque, à côté des vicissitudes du Traité de Verdun 843.

C'est pas de la réclame, c'est sincère. Il me possède, moi, âme et substance, le Traité de Verdun 843. Je suis pas seul d'ailleurs, vous mêmes qui gloussez, petits marles espiègles, vous en crèverez bientôt du Traité de Verdun 843.

Il a pas fini de vous ébahir, de vous éblouir le Traité de Verdun 843. Vous en baverez des grenades par extraordinaire émotion. C'est autre chose que les Rois de la Jante ! que les duels Byrrh, Suze, Bartali, Pernod, dans tous les cols de la Faucille !

Ah ! Pardon ! jamais rien ne vous fut offert aux "Actualités", de plus merveilleusement actuel que les fastes du Traité de Verdun 843. C'est Paris-Soir qui nous excède avec ses rabâcheux topos, ses vieilleries d'y a deux heures qui pèsent déjà soixante siècles, les petits détritus de la veille servis pomponnés, judaïques, foisonnants, d'éloquence merdeuse.

C'est pas l'écran, c'est pas vos canards vendus qui vont vous mettre à la page.

Personne ne vous parlera jamais du Traité de Verdun 843, de nos maudites origines. C'est sûrement pas l'Humanité qui va se mettre à table, Gabriel Péri juif de service, ni la radio, juif de service Ben Azet, ni la synagogue Populaire, ni le Gallus-Latzarus, ni le reste de la presse française, composite de larbins aux ordres des Grands-Prêtres Bollack-Stern-Havas les Juifs aux sources des Nouvelles !

C'est pas Romier, c'est pas Mauriac, c'est pas Buré, etc… tous hommes de la conjuration, sous-juifs synthétiques. Ça ferait pourtant des beaux chapitres pour leur "Allemagne, bête enragée, nation de Proie" et leur "Conscience Universelle"…

Ils nous expliqueraient bien des choses chemin faisant… Ils nous amuseraient certainement…

Ils nous émouveraient [sic] peut-être…

La catastrophe de Verdun 843, c'est la catastrophe permanente, elle outrepasse toutes les autres, question de sensation, par la violence spectaculaire…

Ils en rempliraient les journaux s'ils voulaient rien qu'avec qu'elle, en photos-montages gigantesques, en panoramas hallucinants. On verrait tous les Aryens éclater, tantôt sous les tanks, tantôt sous les barricades, sous les charges de cavalerie, sous les hoplites, sous les marmites de poix bouillante, sous les barbacanes, ça dépendrait des époques, du genre de la croisade en cours.

On verrait comme ça toute l'histoire, notre Histoire d'Aryens, en gros plans fondus charniers. Toujours, toujours y en aurait d'autres des cocus à massacrer, toujours d'autres…

Pas besoin de tous ces petits crimes de la première page, ça serait plus qu'un vaste abattoir d'un bout à l'autre du cancan. Du vrai journal pour le peuple, dans le peuple, fait avec le peuple.

Nous sommes séparés de l'Allemagne depuis 1 100 ans ; 1 100 ans de merde, de conneries furieuses, 1 100 ans de mensonges sans arrêt, de trémolos ignobles, de palliatifs vaseux, de rémissions louches, de revanches toujours plus infectes, de solutions pourries.

Nous n'en sortons pas. Nous sommes les enfants d'un cauchemar, d'un monstre dont tout le sang nous dégouline plein la gueule et plein les yeux. Nous ne parlons plus que de sang, dans le sang.

Nous ne voyons plus que du sang. Depuis 1 100 ans, veaux traqués, nous ne faisons que chavirer d'un abattoir dans un autre, d'un charnier dans un autre, toujours plus accablés, plus soumis, plus saignants. Il règne sur toute cette Europe un sale fatalisme de boucherie, une dévotion très prostrée devant toutes les tueries possibles, infiniment répugnante, à en dégoûter Dieu le Père, s'il n'était de par lui-même Jean Foutre si dégueulasse.

Plus de 1 100 ans d'éventreries bafouilleuses, de balivernes apocalyptiques, de calembredaines massacrières. Ça suffit pas ?

Ça fait peut-être tout de même le compte ? Le poids comme rançon ? Comme pénitence d'un foutu calamiteux parchemin confesseux. D'un Traité de honte et de scrupules débilogènes ? Comme expiation des conneries d'une clique d'empédéreux christianeux carolingiens ! Merde !

C'est un véritable enfer comme dommages et intérêts ! Rideau ! N'est-ce point le moment qu'on s'en torche du Traité de 843 ?

L'avons-nous suffisamment fumée l'Europe de nos barbaques françaises et allemandes, depuis 1 100 ans ? Pour les bénéfices judaïques ? On va faire les comptes ! Et surtout depuis quatre siècles pour la sorcière britannique, la Sarah-la-Marmelade de son yite ! après on causera !

Jusqu'à preuve du contraire, c'est une ordure Miss Marmelade, l'atroce Angliche, pas fréquentable, bel et bien maquée, reluisante, avec le plus jeton des doubleurs.

C'est même une honte qu'on lui cause à cette bourrique fourreuse de youtres.

Pas des paroles qu'on lui devrait ! rien que des glaves !

Et plein la fiole ! Que ça lui dégouline partout ! Plein l'arrogance !

Pour cent mille livres de bien gluants, à chaque fois qu'elle l'ouvrirait ! Voilà du régime pour sa poire ! C'est une donneuse !

Roule the wouèves ! Roule-the-Merde !

L'Albion roule the ouaives de charognes !

Saloperie !

Sarah Marmelade, la donneuse d'Europe !