Dans l'énorme bacchanale propagandiste américaine, le cinéma new-yorkais donne son maximum.
On pouvait s'y attendre. Les films sont exorbitants de haine démocratique.
Absolument démonstratifs de la fantastique dégueulasserie fasciste, irréfutables, tandis que tout transportés au contraire à l'admiration palpitante pour les chevaleresques armées démocratiques, de plus en plus pacifiques, protectrices des opprimés, défenderesses du droit menacé, rempart des libertés démocratiques républicaines et maçonniques.
Ce ne sont qu'atrocités nazistes, fascistes, japonaises, espagnoles, italiennes, enfants écartelés, vieillards démantibulés, villes carambouillées, hideurs, décombres, martyrs pantelants partout où la Bête anti-juive s'est abattue.
Atroces rapines, ruées diaboliques. Trois heures de spectacle permanent. On nous gave de documentation catastrophique.
Le remède est à côté du mal, heureusement ! On nous le présente. Il défile…
Pour sauver, protéger, les libres démocraties ? quel moyen ? quel remède ? Je vous le demande ? Sur qui les démocraties peuvent-elles compter ?
Petit futé ! Ah ! vous brûlez ! Vous commencez à connaître votre leçon… Mais survotre viande ! Sainte Nitouche ! Sur les excellentes armées européennes démocratiques !
Si tellement animées d'un si bel esprit défenseur et vengeur ! Si vaillantes ! Avec leurs si excellents maréchaux ! si maçons, leurs si merveilleux effectifs, si bien entraînés à se faire chipolater en toutes conditions mitraillantes, hypercombattants pour la sauvegarde de tous cimetières, billards, charniers, et monuments funéraires.
Vous défilez déjà là-bas comme si vous repreniez la Lorraine encore et à pleins écrans ! Français pioupious !
Charmantes anticipations ! Envoyez Sambre et Meuse ! bras dessus, bras dessous avec les vaillants Russes ! Tenez-vous bien, les soldats de la Russie "démocratique"… Nuance.
Staline, « l'homme de fer des démocraties ! »
Portrait géant.
Et la splendide armée chinoise donc ! Et Tchang-Kai-Chek ! notre non moins démocratique, magnifique allié !
Tout pour la Croisade ! Enfin toutes les phalanges démocratiques, trépidantes d'en découdre, impossible de les retenir !...
Et de toute la plus vaillante, suprêmement républicaine armée tchécoslovaque, terreur des tyrans totalitaires (textuel).
Vous êtes servis ! Et figures toujours plus émouvantes de Masaryk, de Benès.
Olympiens, binoclés, scellés, secréteux, maçonniques, dignement réprobateurs. Faux témoins jupitériens.
Crapules exécutantes des grands desseins juifs. Tartufes effrénés, pousseur au crime, pompeux digresseurs, pourvoyeurs fanatiques, provocateurs en tous carnages.
Pour porter au comble l'enthousiasme de cette lumineuse propaganderie, de prodigieuse portée libératrice, l'on nous donne à présent Roosevelt-Rosenfelt ! bouquet ! en personne ! au plus immense agrandissement ! toute la gueule ! toute la grimace ! toute sa plus imbécile contorsion, baverie, hurlerie imprécatoire ! macaque en folie oratrice, toujours plus démesuré, encore plus énorme ! plus pitre ! au premier plan !
Je vous fascine ! Je vous tance ! Vous admoneste ! Vous adjure ! Vous hypnotise ! Il en louche, l'abominable !
Et ça gronde et ça tempête ! ce niagara du postillon ! Ça tonitrue dans l'exhorde ! Il nous en veut quand on s'élance pas dans les conflagrations tout de suite ! purificatrices !
Le fascisme, ça le tient aussi ! Tous ils répètent la même chose ! Ils nous déclarent bien équivoques dans nos façons de lambiner, de réfléchir sur les détails…
Le devoir nous appelle aux combats, oui zou merde ? Voilà ! That is the question !
Et c'est pesé immédiatement, très irréfutable ! il est plus formel encore que Mr Pétain pour tout ce qui concerne la vaillance des anciens combattants, des présents combattants, des futurs morts ! Mr Rosenfeld !
Il ne parle que d'union mondiale contre les fascismes !
Il y tient ! Il ne conçoit les choses qu'à l'universelle échelle. C'est un véritable cyclope ce louchailleur postilloneux ! Il se met en verve que pour l'immense, l'infini. Il nous fade. Il nous annonce, il nous promet, si nous sortons de nos torpeurs, des épurations mondiales, pharamineusement triomphantes, des victoires démocratiques absolument libératrices, de quoi bien tous nous passionner, de feux fuyants en mitraillettes, pendant encore au moins deux siècles !
La gâterie dépasse toute estimation ! Que l'on pavoise ! C'est gagné ! Qu'on lampionne tout de suite ! Et que ça lambille de Vladivostock à Bécon ! L'avenir est à nous !
Roosevelt nous le confectionne ! Il insiste encore…
Ah ! nous voici sonoriquement prévenus ! Rien à réfuter. L'avenir tout saignant, pâmant, juteux à point, bleu de mouches, savoureusement cadavérique. Il nous met les points sur les i, Roosevelt-Rosenfelt !
« Que ça doit pas recommencer l'histoire de la petite Belgique !
Que l'admirable petite laborieuse Tchécoslovaquie, comprenez le tortueux tartufier complotique ghetto Masaryk-Benesh, si vous ne vous décanillez, sautez à vos baïonnettes ! elle va subir votre petite sœur, à son tour, l'abominable viol teuton !
La ruée de l'infâme ! Écoutez ce fumier d'Hitler qu'est déjà par là, tout bandant,affutant, spumeux à la porte… »
C'est révoltant pour des âmes pures, comme Roosevelt… Sasoon, Litvinof, des salacites semblables !
Ah ! Vous avez juste une minute pour conjurer la catastrophe ! L'écroulement des Loges du Mittel Europa !
La calamité inexpiable ! Allons que ça fonce ! aux dépôts ! éperdus de joie croisadière ! À la géante échauffourée ! le trèpe en hordes salvatrices puantes le meurtre et l'oignon !
Ah ! C'est pas par des propos nuancés, des philosopheries insidieuses, c'est par des injures très tonitruantes, des engueulades catégoriques, des provocations bien rugies, des sommations d'ultime urgence, qu'on nous réveille les sentiments.
En des temps moins équivoques, dans n'importe lequel de ces films, on aurait trouvé facilement les motifs de 12 ou 15 ultimatums. Des "casus-belli" plein la crèche.
Personnellement je trouve Hitler, Franco, Mussolini fabuleusement débonnaires, admirablement magnanimes, infiniment trop, à mon sens, pacifistes bêlants pour tout dire, à 250 Prix Nobel, hors concours, par acclamations !
Ça durera peut-être pas toujours.
Les glaves ça retombe quelquefois. Je voudrais qu'il en reprenne plein la face, moi, le Roosevelt, et des grands comme l'Atlantique, et tout en vitriol.
Mais c'est bien trop espérer des astres et des vents de ce monde.